Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter une entrevue exclusive avec Étienne Privé, un préposé aux bénéficiaires (PAB) dévoué et passionné. Étienne nous partage son parcours inspirant, depuis ses débuts dans le service à la clientèle jusqu’à son rôle actuel où il fait une différence significative dans la vie des résidents. Découvrez comment son engagement et son humanité ont façonné sa carrière et apporté du réconfort à ceux qu’il sert. À travers cette discussion, Étienne nous montre l’importance de l’empathie, de la vaillance et du travail d’équipe dans ce métier essentiel.
J’ai fait beaucoup de service à la clientèle dans différents commerces, ce qui m’a permis de développer des compétences importantes. Répondre au téléphone en souriant, c’est un des premiers trucs que j’ai appris et, honnêtement, ça fait une différence, car on n’a pas le même ton de voix.
Ensuite, je suis parti vivre à Montréal un bout de temps, où j’étais emballeur dans une épicerie. Le service client a toujours été fort pour moi. De retour à Alma pour des raisons personnelles, j’ai repris mon poste dans l’épicerie où je travaillais, cette fois comme gérant des emballeurs. Dans mon équipe, il y avait un jeune homme, Olivier, qui est parti faire son cours de PAB. À son retour, il m’a dit : « Étienne, c’est fait pour toi. C’est toi qui formes l’équipe et qui tiens l’équipe au top, c’est fait pour toi ».
Le lendemain, j’étais à l’école pour voir la formation, et bien que celle-ci ait déjà commencé, j’ai insisté auprès d’un conseiller en orientation qui m’a fait entrer dans le cours. J’étais le 31e étudiant sur un maximum de 30. Je n’aime pas l’école, mais j’ai adoré le cours. La formation a très bien été, ça me ressemblait. Grâce à un emballeur qui me connaissait bien, je suis maintenant PAB depuis près de 15 ans.
Rendre service. Je trouve ça agréable de gagner ma vie en rendant service aux gens, en leur apportant un verre d’eau, en les aidant à se lever, se coucher, et en les faisant rire. Commencer la journée en les faisant rire, c’est important pour moi. Faire rire les gens fait partie de ma vie. J’aime quand je réussis à ramener les patients dans la bonne humeur quand ils se retrouvent dans une situation de perte de contrôle. C’est un succès pour moi. Une fois, une infirmière m’a dit que, quand je suis là, elle administre moins de médications « au besoin », souvent nécessaires dans ce type de situation pour aider l’usager à se calmer. Pour moi, c’est un très gros compliment. Ça veut dire que ma présence fait une différence. C’est ce qui me fait tripper dans le métier, rendre service aux collègues et résidents.
Une résidente, qui est décédée maintenant, avait une famille avec qui j’ai eu une belle proximité.
La dame avait la maladie d’Alzheimer et disait toujours qu’elle allait mourir. Je lui disais : « Inquiétez-vous pas, j’en ai vu d’autres, vous n’êtes pas prête ». Quand la COVID est arrivée, sa fille qui était devenue une bonne amie ne pouvait pas venir. Elle m’a demandé d’y aller. J’ai fait un Facetime avec ses filles et la dame est décédée quelques minutes plus tard.
J’ai aussi initié un projet de toiles pour le plafond des résidents, avec la participation de 76 artistes. Ce projet a été utile longtemps et a apporté beaucoup de réconfort aux résidents.
Il faut de la vaillance, de l’autonomie, être serviable, et avoir beaucoup d’empathie. Il faut aimer le travail d’équipe. Idéalement, il ne faudrait pas être malécœureux, mais c’est quelque chose qui se travaille avec la pratique. Il faut une grosse fibre humaine. Les aptitudes sociales sont importantes, puisque, au-delà de la pratique technique, les relations humaines sont une grande partie du travail.
Fais-le, tu ne le regretteras pas.
La formation est courte et très formatrice. Le métier est assez bien payé et offre de nombreux avantages, comme un fonds de pension et l’accès à des services de santé. Une fois le diplôme en poche, il y a beaucoup d’opportunités. On n’est pas seul, on est une équipe, ce qui rend le travail plaisant.
Ça me nourrit, j’ai l’impression d’être un ange sur terre. Faire des bonnes actions tous les jours m’apporte une grande fierté. Les gens reconnaissent que c’est un métier difficile. Je ne me vois pas faire autre chose. C’est valorisant auprès des familles et des résidents. Je me sens utile et important et je peux rayonner grâce à ça.